lundi 2 février 2009

De la Psychologie des Combats de Rue

Parce que chaque match qui se respecte fini par une bonne embrouille, voici une histoire comme il en existe tant d’autres, ou la raison est hélas resté aux vestiaires.
Un soir comme un autre, enfin presque. Lyon vient de gagner face à Marseille 1-0, j’ai presque envie de dire comme d’habitude. Mes amis et moi, nous allions rentrer chez nous, après avoir fêté comme il se doit cette nouvelle victoire.

Seulement voilà. Cette soirée n’était pas encore terminée. Il fallait qu’un incident se produise.
Tout d’abord, vous attendez le bus. Vous êtes avec vos amis en train d’attendre dans l’abribus. Et, comme toute embrouille qui se respecte, le mec qui vient vous attaquer vient de derrière, pour que d’une part vous ne puissiez éviter la baston, et d’autre part pour se garantir un effet de surprise. Le mec, que nous appellerons pour des commodités de langage X, arrive et vous demande une clope. Réponse en cœur, non. Et c’est là que la mécanique de la baston de rue se met en place : Tu m’as pris pour un gamin, moi je suis champion de boxe anglaise, j’ai fait 4 ans de taule, j’ai des gosses à nourrir… Bref, X est en colère et il veut vous péter les dents.
Vous l’écoutez parler. Comme toujours, deux hypothèses vous sont offertes : soit vous essayez de le calmer, soit vous vous en foutez royalement et vous essayez de vous extraire de cette situation. Comme vous êtes une personne bien élevée, vous essayez de le calmer, et de comprendre sa situation. Mais votre interlocuteur au contraire est tout sauf bien élevé, et ce que vous dites ne sera pris au mieux comme du mépris, au pire comme de la pitié.

Donc il vous reste la deuxième option. Vous vous en foutez royalement, et donc vous essayez de vous éclipser. Le problème, c’est que vous n’êtes pas seul, et vos amis, eux, ne voient pas que vous vous essayez de quitter l’abri bus où toute cette mésaventure se passe, et ce, malgré vos signes avec les mains pour dire qu’il faut se barrer. L’autre problème, c’est qu’on peut vite tomber sur un fou, et donc il faut trouver le bon moment pour éviter que la situation s’envenime. Pendant la suite de son discours, ou X continue de nous prendre à parti, pendant qu’il exprime sa colère à qui veut l’entendre, vous partez pour vous sortir, vous et vos potes, de cet imbroglio infernal. Comme ces derniers ne vous suivent pas, vous criez un « vous venez les filles ». X alors bondit de l’abri bus vers vous pour vous remettre la pression. Mais il n’a plus l’avantage du terrain. Il veut voir si vous êtes un homme. C’est alors que vous posez les mains sur son thorax au niveau du plexus, les mains fermées avec votre portable et vos clefs dans les mains (car une bonne gauche avec son portable dans la main, non seulement ça fait mal, mais en plus ça marque le visage) et le regard froid, ce qui montre que s’il le faut, vous n’hésiterez pas une seconde. Ayant perdu l’avantage psychologique, X s’en va en essayant de chatouiller votre orgueil. Mais vous posez la main derrière votre oreille l’air de dire j’entends rien.

L’embrouille est désormais lointaine, et vous pouvez renter chez vous. Vos amis n’ont toujours pas compris pourquoi X, qui avait l’air si énervé, ne s’en est toujours pas pris à vous. Car ce qui compte dans une baston de rue, ce n’est pas qui castagne le plus l’autre, mais qui en a le plus. Car chien qui aboi ne mord pas, il suffit de montrer qu’on est déterminé et tout le monde pourra rentrer sain et sauf.

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